Data Journalism & ODC: A LepetitJournal’s Featured News Report
If you read French, below is what LepetitJournal, a French online newspaper, has to say about ODC:
DATA JOURNALISME – Open Developpement Cambodia : les développeurs du développement.
Voici le premier site de « data journalisme » du Cambodge. D’abord décidées à cartographier les ressources naturelles, les petites mains collectrices d’informations se sont vite attaquées aux concessions, mines, canaux d’irrigations et autre projet qui visent à développer le pays. Tous les documents que l’on trouve sur ce site sont publics ; un travail de fourmi essentiel pour l’accès à l’information publique, souvent barré.
« Même si les autorités ont publié le document pendant 24h seulement, nous l’avons et vous pouvez le trouver », confie Penhleak Chan, dit « Pinkie », qui travaille au département de la recherche chez Open Development Cambodia (ODC) depuis quelques mois. Le site internet cambodia.opendevelopmentmekong.net a vu le jour à l’été 2011 grâce aux fonds américains et se veut le premier site de la sorte dans la région, « voire du monde », selon les dires de sa directrice: publier de l’information sans aucun agenda et la rendre accessible à tous sans se focaliser sur un domaine particulier pour que chacun puisse faire son jugement.
ODC est avant tout un site qui recense la mécanique du développement du Cambodge et s’est tout d’abord intéressé au recensement des ressources naturelles. Sa directrice, Terry Parnell, confie au Petit Journal qu’au moment de son lancement, « personne ne parlait d’aménagement du territoire, mais nous avons commencé à montrer notre travail de cartographie et les gens ont réalisé que cela devenait nécessaire de soulever le débat », insistant sur le fait qu’ODC n’a jamais voulu devenir le défenseur de quoi que ce soit. Le but est d’animer le débat par la publication d’information brute et d’en distinguer des tendances pour le développement du pays.
Par exemple, la gestion de l’eau est l’un des problèmes principaux du Cambodge et ODC y a décelé un certain nombre de tendances par la cartographie, qui laisse penser que des conflits sont à prévoir. « On observe déjà des changements au niveau de la nappe phréatique et partout au Cambodge, les habitants sont témoins de changements des niveaux d’eau ». Si les inondations actuelles n’ont pas atteint le niveau de celles de 2011, il n’en reste pas moins que les conséquences sont encore imprévisibles, notamment par le manque d’étude sur les impacts de l’aménagement du territoire, qui est une pratique généralisée. Blâmant la construction du barrage 2 sur la rivière Sesan à l’Est du pays, Terry Parnell conclue que «certaines zones du pays avec une importance écologique de taille, sont toujours sans protection. Pourtant il s’agit de grandes réserves d’eau ou de biodiversité, qui sont confrontées au risque de devenir des plantations, des mines ou autres ». Selon elle, Sesan 2 aurait des conséquences plus grandes que celles suscitées par le barrage controversé de Xayaburi au Laos : des millions de dollars de pêche seront perdus. « Ce genre de développement aide peut-être à la croissance mais demande parfois de gros sacrifices écologiques ou à l’échelle des communautés locales », affirme-t-elle. ODC est là pour le montrer visuellement.
Pourtant, acquérir les données, les textes de lois et les preuves de vente ou de propriété des terrains cambodgiens n’est pas toujours chose facile. C’est le cas pour les projets d’irrigation. La culture du riz est prédominante dans le pays et son irrigation se fait par inondation, notamment sur le pourtour du lac Tonle Sap. Ce lac en communication avec le Mekong, se gonfle lors de la mousson et inonde les plaines alentours. En février dernier, Le gouvernement a lancé un projet de 200 millions de dollars pour détourner l’eau du fleuve Mékong et irriguer 300.000 hectares de rizières dans les provinces de Prey Veng, Svay Rieng et Kampong Cham. D’une durée de quatre ans et demi et financé par un prêt de la Chine, ce projet va construire des canaux qui seront également utilisées pour la navigation. « Les projets d’irrigation massive sont là pour soutenir la politique agricole du gouvernement. Mais des évaluations sont encore nécessaires », affirme Terry Parnell. Pour ODC, cartographier les projets d’irrigation est un exercice extrêmement ardu en raison du caractère sensible du sujet et du manque d’informations disponible. La politique de « l’or blanc », qui veut dynamiser les exportations du riz cambodgiens, suppose que deux récoltes soient faites par an plutôt qu’une. Mais personne n’en connaît vraiment les conséquences environnementales.
Même s’il n’y a pas de combat ouvert pour une cause spécifique, ODC veut démontrer l’importance d’un développement rationnel pour le Cambodge. « Nous ne donnons pas les liens entre les phénomènes. Nous mettons simplement en exergue les différentes dynamiques qui nourrissent le développement du pays », explique Terry Parnell. « Idéalement, nous aimerions que nos informations servent à créer une ‘bonne’ dynamique de développement et à mettre le doigt sur les problèmes qui doivent être résolus ». C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, l’équipe travaille sur la cartographie de l’aide humanitaire au Cambodge : qui donne quoi, combien, pendant combien de temps et où… à suivre !
Clothilde Le Coz (www.lepetitjournal.com/cambodge) vendredi 11 octobre 2013
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